SurdiFrance 6 millions de malentendants Sous-titrage : nous devons aller jusqu’au bout

Sous-titrage : nous devons aller jusqu’au bout

Selon la ville où vous habitez, vous avez un choix plus ou moins vaste de films sous-titrés. Mais même si vous n’avez pas de chance, ne baissez pas les bras : à Cannes, ces 9 derniers mois, j’ai eu le choix entre 56 nouveaux films projetés en VFST. Alors, bien sûr, ce qui est possible dans une ville de moins de 75 000 habitants doit être possible ailleurs… Alors unissons-nous, partageons nos expériences et allons jusqu’au bout de notre combat !

Prix du meilleur film sous-titré : « Stop » ou « encore » ?

55 cinéphiles malentendants s’étaient portés volontaires pour constituer le premier jury du Prix du meilleur film sous-titré. Mais nombre d’entre eux ont renoncé – parfois dès les premiers jours de 2016, parfois après quelques mois, mais trop souvent seulement lorsque nous leur avons demandé d’envoyer leur bulletin de vote ; certains ne nous ont d’ailleurs jamais répondu ! Au final, vingt jurés seulement ont voté : c’est vraiment très peu, même si les votes reçus sont globalement significatifs – à titre de comparaison, le jury du 70e Festival de Cannes ne comptait que neuf membres. Cette année, nous n’avons que vingt jurés, tous très motivés… Nous pensons donc pouvoir compter sur eux, mais nous sommes très surpris : nos associations comptent plus de 2 500 membres, il y a plus de six millions de malentendants en France, mais seuls une vingtaine s’intéresseraient au cinéma et souhaiteraient que les films francophones soient sous-titrés ? Alors si vous êtes cinéphile, c’est le moment de manifester votre intérêt pour être juré en 2018 (contact : vfst@ardds.org). Mais attention : il n’y a que cinquante places à prendre ! Et si l’intérêt n’est pas suffisant, nous devrons arrêter le projet bien que des progrès aient déjà été réalisés.

Deux pour le prix d’un !

Vous aimez le cinéma. Et vous entendez bien : alors vous avez de la chance et pensez sans doute que vous n’avez pas besoin que les films soient sous-titrés… Et vous habitez en France : alors là, vous avez vraiment beaucoup de chance… Car en Belgique, par exemple, les films étrangers ne sont pas doublés, mais projetés en version originale sous-titrée. La Belgique étant un pays bilingue, les spectateurs doivent avoir le choix entre français et flamand. Deux sous-titres pour le prix d’un ! Un véritable cauchemar, penseront certains – mais là-bas, personne ne s’en plaint… Question d’habitude, sans doute

Le trophée

Le trophée a été imaginé et réalisé par Christian Sinicropi et son épouse Catherine. Chef de « La Palme d’or », le restaurant doublement étoilé de l’Hôtel Martinez, Christian Sinicropi conçoit chaque année le premier dîner du jury du Festival de Cannes et les céramiques inspirées par la filmographie de son président, dans lesquelles il est servi. C’est donc une façon indirecte de raccrocher notre Prix au Festival… C’est un carreau en faïence de 21 centimètres, présenté dans une caisse américaine. L’oreille symbolise la perte d’audition (mais elle n’est pas barrée car les films sous-titrés ne sont pas réservés aux sourds et aux malentendants : les personnes normo-entendantes, notamment étrangères, peuvent aussi en bénéficier), l’œil indique que la vue supplée à l’audition (les lettres autour de l’iris symbolisent les sous-titres) et le spectateur est heureux car il peut enfin comprendre les dialogues. »

Article rédigé par Christian Guittet (ARDDS 06)
extrait du numéro 27 de 6 Millions de Malentendants (octobre 2017)

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