Implants cochléaires

La majorité des surdités profondes correspond à des défaillances des cellules ciliées de l’oreille interne dont le rôle principal est de transformer les vibrations sonores en signaux électriques qui seront transmis ensuite au nerf auditif. 

L’implant cochléaire, dont le porte-électrodes est introduit dans la cochlée, remplace la fonction de ces cellules et stimule électriquement les fibres du nerf auditif. 

Les bruits (paroles, sons, musique etc…) sont captés par le micro, puis codés avant d’être répartis dans les électrodes. Chaque électrode (au nombre maximal de 24) est réglée avec des simulateurs en cabinet d’orthophoniste sur des fréquences bien définies. Ainsi chaque patient a « son propre réglage », qui est affiné au fil du temps jusqu’à ce qu’il se sente à l’aise dans le maximum de situations. Son cerveau va s’adapter à ces « nouveaux sons » jusqu’à reconnaître toutes les distinctions.

Il faut toutefois signaler quelques difficultés. Parmi celles-ci, on relève fréquemment la plainte au sujet de la qualité du son rendu qui n’est pas celui perçu par une audition normale, une grande sensibilité aux bruits et la déception à l’écoute de la musique.

L’indication d’implant cochléaire peut concerner des adultes, des adolescents ou de très jeunes enfants sourds. Il s’agit toujours de surdité de perception bilatérale, que ce soit d’origine congénitale profonde ou sévère (85% des cas) ou de surdité acquise (maladie ou accidentelle). L’objectif est de permettre de surmonter le handicap par une insertion ou réinsertion du patient dans un circuit de vie normale, ce que permet cette technique dans la majeure partie des cas.

Mais tous les sourds ne relèvent pas de l’indication d’implantation cochléaire…
Cette dernière n’est justifiée qu’au regard :

  • de l’absence d’efficacité des aides auditives conventionnelles ;
  • des résultats positifs aux nombreux examens audio logiques, radiologiques, et psychologiques ;
  • et bien évidemment d’une véritable motivation des patients ainsi sélectionnés.

Toutes ces données permettront à l’équipe d’implantation de proposer l’implant cochléaire à leurs patients, avec le maximum de chances de réussite pour leur avenir, ou de le refuser.
Lorsque l’apport des prothèses conventionnelles est insuffisant, on peut choisir de se faire implanter. Ce choix est une décision personnelle qui doit être mûrement réfléchi. Il faut savoir prendre son temps pour décider en toute connaissance de cause de franchir le pas. Une mauvaise information, une mauvaise préparation psychologique ou un manque de motivations réelles, peuvent être causes d’éventuels échecs et d’insatisfactions, pouvant aller jusqu’au rejet.

En conclusion, il faut savoir que le succès de l’implantation dépendra d’une part, bien sûr, de la qualité de l’oreille interne et d’autre part, sera surtout fonction de la rééducation avec l’orthophoniste et du travail personnel ; travail que chaque implanté devra effectuer seul mais aussi avec son entourage proche, plus ou moins longuement, à son rythme, sans se décourager (car il y a des hauts et des bas et même des paliers) et en fonction des objectifs à atteindre.

Actuellement, il est possible d’implanter les 2 côtés. Cette implantation bilatérale permet surtout une meilleure localisation de la source sonore.

Extrait de la plaquette « Implantation cochléaire » remise par le service ORL de l’Hôpital Rotschild à ses futurs implantés.

Un implant cochléaire est en fait une prothèse auditive composée de plusieurs parties : une partie est placée chirurgicalement au niveau de l’oreille interne sous la peau, l’autre partie, amovible, se porte à l’extérieur et fonctionne avec des piles ou des batteries.
De l’intérieur à l’extérieur, un implant se compose de plusieurs éléments :

  • un ensemble d’électrodes, en nombre variable, réunies sur un porte électrodes et insérées au niveau de l’oreille interne ;
  • un récepteur stimulateur placé chirurgicalement en arrière de l’oreille au niveau de la face externe de la boîte crânienne. Il décode les informations reçues et les envoie aux électrodes.
  • une antenne émettrice maintenue en général sur le crâne face au récepteur, grâce à un système aimanté ;
  • un processeur vocal logé dans un contour d’oreille ou de la taille d’un petit baladeur porté dans une poche ou en ceinture. Il reçoit les informations auditives, les analyse, les code et les envoie à l’antenne. Il fonctionne sur piles ou batteries ;
  • un microphone de haute qualité, le plus souvent inclus dans un contour d’oreille, qui reçoit les sons et les envoie au processeur vocal.

Quelle différence avec une prothèse auditive conventionnelle?

Une prothèse classique est dite acoustique : elle amplifie les sons que l’oreille peut encore percevoir.
L’implant cochléaire est une prothèse électrique qui reconstitue une audition sur toutes les fréquences, à un niveau équivalent à une surdité moyenne appareillée.

L’implant cochléaire modifie–t-il d’éventuels acouphènes?

En cas d’implantation cochléaire, il est fréquent que le fait d’entendre à nouveau (même pour l’oreille non opérée) fasse diminuer ou disparaître les acouphènes.

Prise en charge Sécurité Sociale.

Les indications actuelles sont les surdités bilatérales sévères à profondes, après échec ou inefficacité d’un appareil conventionnel, sans limite d’âge.
Dans ces conditions, l’implant cochléaire est pris en charge à deux titres sur la LPPR (liste des produits et prestations remboursables) : il fait partie des dispositifs médicaux implantables remboursés sous une gestion hospitalière stricte. L’entretien et les réparations sont remboursés sur prescription médicale.
Les parties interne et externe de l’implant cochléaire ont une durée de garantie limitée (10 ou 5 ans), et leur renouvellement n’est pris en charge qu’à l’issue de cette période de garantie. Les piles, batteries et accessoires font l’objet de forfaits de remboursement.
Il est fortement conseillé d’assurer l’implant partie externe et éventuellement partie interne.

Le nouvel implant cochléaire électro-acoustique

L’une des avancées actuelles dans l’implantation cochléaire est la stimulation électro-acoustique (EAS). C’est une solution pour les personnes qui ont conservé un peu de capacité auditive dans les basses fréquences mais qui ne peuvent plus entendre les sons à haute fréquence.
Ce nouvel implant est une combinaison entre un appareil auditif qui amplifie acoustiquement les basses fréquences et un implant cochléaire qui stimule électriquement les seules électrodes correspondant aux hautes fréquences.
Il donne un meilleur codage des basses fréquences, améliore la perception de la parole dans le bruit et permet d’apprécier la musique.